Pour les collèges publics (hors SEGPA) de Saône-et-Loire, L’Inspection Académique prévoit – 391 élèves (le chiffre du Rectorat est de – 473) et un retrait de – 41 Equivalents Temps Pleins. Soit un retrait d’un poste pour moins de 10 élèves.
La dotation départementale 2007 est de 26 323 h et se décompose ainsi : 25 048 Heures- Poste et 1 275 HSA (Heures Supplémentaires Années), soit une baisse de 724 h par rapport à la rentrée 2006 dont 156 h au titre des décharges supprimées dans les nouveaux décrets de Robien du 12 février 2007 modifiant les décrets fondateurs de 1950. De plus, observons, dans cette dotation, la part croissante des HSA au détriment des Heures- Poste : avec 4,8% du total alors que l’an dernier, nous étions à 4,3% et il y a quelques années à 3%, pourcentage jugé alors raisonnable, cela constitue un record.
Si l’on en juge par le dernier document de l’Inspection Académique, le nombre d’élèves par division va dépasser les 24 élèves de moyenne – En 6ème 10 collèges, en 5ème 14 collèges, en 4ème 15 collèges et en 3ème 11 collèges verront leur effectif moyen égalé ou dépassé les 26 élèves. De nombreux « groupes » de langue verront leurs effectifs dépassés l’effectif d’une division. 19 collèges sur 53 verront leur effectif moyen s’établir à plus de 25 élèves.
Depuis que ces chiffres sont connus, la FSU ne cesse de dénoncer cette dotation départementale calamiteuse qui, de plus, s’inscrit dans une suite de dotations passées tout à fait insuffisantes et d’ailleurs régulièrement dénoncées par cette assemblée. La longue liste des suppressions de poste en collège – et aussi en lycée…- va encore s’allonger pour marquer un triste record et c’est sans doute une cinquantaine de postes en collèges qui vont disparaître à la rentrée 2007. Les mesures de carte scolaires touchant les collèges seront nombreuses et les départs à la retraite ne suffiront pas à atténuer les effets de la saignée. Les collègues nommés sur des bouts de poste dans deux ou trois établissements vont être encore plus nombreux. Au total, l’encadrement des élèves va connaître une nouvelle régression. Le Groupe de Travail du 19 mars et le CTPD du 21 mars devraient, hélas, si rien n’évolue, confirmer ces tristes prophéties.
Cette dotation de pénurie a conduit les établissements souvent à des subterfuges hasardeux et parfois à des accommodements injustifiés pour essayer de maintenir vaille que vaille ce qu’ils jugent non pas nécessaire mais indispensable et essentiel malgré les manques dans les DHG (Dotation Horaire Globale). On gratte ici, on rogne là, on supprime même : triste autonomie des établissements pourtant tant vantée ! Ainsi la Chorale, les forfaits UNSS, les dédoublements, les IDD ( Itinéraires De Découvertes), les groupes de langues vivantes et de langues anciennes – on pourrait multiplier les exemples…. ont servi de variables d’ajustement pour les préparations de rentrée proposées aux Conseils d’Administration des établissements . Ces derniers par des rejets, par des vœux, par des demandes de rendez-vous, par des boycotts aussi ont massivement manifesté leur désaccord avec les moyens attribués. En effet, de très nombreux établissements ne pourront pas mettre en place tous les enseignements obligatoires et les nombreuses actions de soutien pourtant nécessaires dans le cadre de leur dotation actuelle. On évoquera ici en particulier les PPRE (Programmes Personnalisés de Réussite Educative) qui, selon la circulaire de rentrée, doivent être étendus à tous les niveaux du collège avec une priorité pour les 6èmes et les 5èmes alors qu’aucun moyen spécifique ne leur a été attribué ! Là comme ailleurs, il faut faire avec ce que l’on a …ou plutôt en l’occurrence ce que l’on n’a pas.
Quand on sait que la quasi-totalité de cette dotation a été ventilée et qu’il ne reste que 36,5 Heures Poste soit l’équivalent d’environ 2 postes et 96,5 HSA pour des ajustements ultérieurs, on peut aisément imaginer les réponses de l’Inspection d’Académie aux demandes nombreuses et légitimes qui remontent des établissements !
En cette période pré électorale où tout le monde souligne à l’envi l’importance et le rôle décisif de l’Ecole dans le futur d’une nation, constatons malheureusement encore une fois la réalité des faits. En l’absence d’un complément nécessaire et d’une révision des obligations du département en matière de suppressions de postes, la dotation, présentée aujourd’hui, qui aggrave les conditions d’encadrement des élèves, ne répond pas du tout aux exigences d’aujourd’hui.