Depuis plusieurs mois, la FSU et les personnels de l’éducation, de la recherche, de la culture et de l’emploi ont alerté, à plusieurs reprises, les pouvoirs publics sur les conséquences d’une politique gouvernementale fondée sur l’absence de dialogue social, et sur la volonté d’imposer des choix économiques se traduisant par des régressions dans les services publics et des remises en cause de droits sociaux pour les salariés.
Après les événements survenus fin 2005, le gouvernement n’a pas pris la mesure du malaise profond et du mécontentement de la jeunesse. Aujourd’hui, la loi de modernisation sociale et d’égalité des chances qui porte bien mal son nom, montre que cette politique est contraire à l’intérêt général et qu’elle est rejetée par une majorité grandissante de la population. En effet, le CNE, le CPE, l’apprentissage à 14 ans, le travail de nuit à 15 ans sont de très mauvaises solutions au problème du chômage massif de la jeunesse.
Face à cette situation, alors que la mobilisation des jeunes, des salariés et de la population s’amplifie, les exigences de justice et de dialogue social doivent être entendues par les plus hautes autorités de l’Etat. Il n’est pas acceptable que le gouvernement et sa majorité continuent de jouer le blocage et la politique du pire. Nous voulons réaffirmer également que les droits légaux et constitutionnels des lycéens, des étudiants et des salariés doivent être respectés : droit d’association, droit de réunion, droit de grève, droit de manifestation.
Dans notre département, il n’est pas acceptable, que dans certains établissements d’enseignement secondaire, on ait empêché les lycéens de se réunir, d’afficher ou d’informer. Il est tout aussi inacceptable, que la manifestation des lycéens à Chalon le jeudi 16 mars, dont chacun a pu constater le caractère pacifique se soit terminée par des brutalités policières qui n’avaient rien à voir avec le maintien de l’ordre. A ce sujet, la FSU 71 exige l’ouverture d’une enquête administrative et soutient les actions des parents d’élèves pour que toutes les responsabilités soient établies. Lors de la manifestation du 18 mars à Chalon, le sang-froid des organisations syndicales, des parents d’élèves et des manifestants a permis d’éviter d’autres incidents en présence d’un barrage policier, inutilement provocateur.
La FSU estime que d’autres solutions que la précarité généralisée sont possibles pour assurer une éducation et une formation garantissant un avenir professionnel à chaque jeune. Ces solutions passent d’abord par une politique éducative de qualité nécessitant un investissement massif de la maternelle à l’université. C’est une question de volonté politique cruciale pour l’avenir du pays.
Il est temps que le Président de la République intervienne solennellement dans le débat en annonçant que la loi votée en force par le parlement ne sera pas promulguée. Il est temps que le Président de la République impose à son gouvernement des négociations nationales sur d’autres bases.
Sans attendre, la FSU 71 demande aux personnels d’exprimer une solidarité active en direction des étudiants et lycéens lors des manifestations unitaires de Saône et Loire le jeudi 23 mars en allant jusqu’à l’arrêt de travail si besoin.
La FSU 71 engage une nouvelle étape de la mobilisation unitaire en appelant à une journée nationale de grève le 28 mars, pour exiger le retrait du CPE et de la loi qui l’a mis en place . Elle appelle les personnels de l’Education , de la recherche, de la culture et de l’emploi à amplifier la campagne de pétition contre le CPE et à se réunir dans tous les établissements ou AG locales pour préparer la journée d’actions, de grève et de manifestations du 28 MARS 2006.