JOURNEE D’ACTION INTERPROFESSIONNELLE du 28 MARS 2006
MANIFESTATION A CHALON-sur-SAONE


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DECLARATION UNITAIRE des ORGANISATIONS SYNDICALES
CGT, CFDT, FO, CFTC, FSU, UNSA, Solidaires de Saône-et-Loire


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Chers amis, Chers camarades,

Depuis deux mois maintenant, les étudiants, les lycéens, les salariés des entreprises privées et les salariés du secteur public sont unis dans l’action pour dire :

NON AU CPE !

Si en début d’année, l’opinion publique était indécise quant au bien fondée du CPE, elle est aujourd’hui sans ambiguïté contre.

En effet, plus les explications sur les dangers de cette mesure étaient données, plus cette précarisation généralisée de la jeunesse était rejetée, au point d’atteindre aujourd’hui plus de 70% d’opinion contre cette mesure.

Le courant de sympathie rencontré par les lycéens jeudi dernier au péage de l’autoroute à Chalon Nord en est la confirmation. Plusieurs centaines d’euros ont été ainsi collectés par les jeunes en solidarité pour leurs camarades condamnés par la justice pour avoir commis l’outrecuidance d’exprimer leur désaccord quant à la politique menée par le Gouvernement concernant leur avenir !

Monsieur. Devillepin, lorsque 80% de la jeunesse et 70% de l’ensemble de la population rejettent sans appel le CPE, alors il faut savoir l’entrendre.

Il faut savoir l’entendre et admettre son erreur voir son échec !

L’histoire sociale ne se répète jamais Monsieur Devillepin. Ce que Raffarin a pu imposer en 2003 et 2004 sur les Retraites et la Sécu, en divisant les organisations syndicales entre elles et en pourrissant les conflits,

vous n’y arriverez pas aujourd’hui !

500 000 manifestants le 7 février, 1 500 000 le 7 mars, le conflit est loin, très loin de pourrir, de s’essouffler.

Les organisations syndicales d’étudiants, de lycéens et de salariés n’ont quant à elles aucune divergence sur la finalité de l’action qu’ils mènent ensemble avec les salariés et les jeunes.

C’est le retrait du CPE !

Alors M. Devillepin, il n’y a rien à espérer de ce côté-là.

Les forces de gauche et de progrès sont unanimes elles aussi pour condamner votre CPE et votre attitude.

Et la contestation se fait aussi entendre parmi vos petits amis.

En effet, vos copains et autres ministres de votre gouvernement sont en train de vous lâcher, à l’exemple de ce que Monsieur Jean-Paul Anciaux, député UMP de Saône-et-Loire, a pu exprimer dans la presse la semaine dernière.

A force de vous tenir « droit dans vos bottes » contre vents et marées, Votre Droite politique pourrait bien vous botter en touche Monsieur Devillepin !

Le MEDEF quant à lui, vous trouve courageux. Pour notre part, nous vous trouvons obstiné, orgueilleux et méprisant à l’égard de 70% de la population !

Alors assez tergiversé Monsieur Devillepin !

Retirez le CPE, ouvrez de véritables négociations sociales !

Bref, acceptez de gouverner en respectant la démocratie sociale et la démocratie Nationale.

Les salariés, les lycéens ne sont pas dans la rue parce qu’ils n’ont pas envie de travailler ou d’étudier.

C’est le contraire, ils manifestent parce qu’ils veulent que leurs études et que leur travail soient porteurs d’un avenir pour eux et non un parcours de galère et de misère !



Aujourd’hui, 28 mars 2006,
des millions de salariés et d’étudiants et lycéens, sont en grève et sont rejoints dans les manifestations par des centaines de milliers de retraités.

En Saône-et-Loire nous sommes plus de 15 000 dans les différentes manifestations qui se sont tenues à MACON, MONTCEAU, LE CREUSOT, AUTUN et CHALON.

Plus de 100 entreprises et services sont en grèves.

C’est une nouvelle étape de franchie dans le processus de généralisation d’un mouvement qui se veut de plus en plus interprofessionnel et intergénérationnel.

Et les provocations policières qui ont notamment conduit le 16 mars dernier à des matraquages et à des gazages avec des grenades lacrymogènes à l’encontre de lycéens, sont indignes d’un pays qui se dit civilisé !

Nous réaffirmons l’exigence d’une enquête administrative pour que toute la vérité soit faite sur ce qui s’est vraiment passé jeudi 16 mars en sous-préfecture de Chalon.

Il ne s’agit pas ici de cautionner les casseurs et les exactions qu’ils commettent, mais nous voulons pointer du doigt le rôle ambigu que jouent les forces de polices. Nous pensons que ce climat de violence est volontairement entretenu pour essayer de discréditer le mouvement social.



Peine perdue, là encore !


C’est en effet sous-estimer l’intelligence des jeunes, des salariés, des parents d’élèves.

Nous ne tomberons pas dans la provocation policière et politicienne !

Retirez le CPE Monsieur Devillepin, ouvrez les négociations et attachez-vous à réprimer les casseurs d’emploi que sont les partons voyous qui sévissent depuis des années en toute impunité !

Vous le voyez M Devillepin, nous étions très déterminés hier, nous le sommes encore plus aujourd’hui et nous le serons plus que jamais demain pour obtenir le retrait du CPE.

Chers amis, chers camarades,

Ce soir les organisations syndicales et de lycéens seront, comme l’ensemble des personnes qui ont manifesté aujourd’hui, à l’écoute de ce qui va être dit par le Premier Ministre.

Une réunion des organisations syndicales, étudiantes et lycéennes va se réunir au plan national comme au plan départemental.

Le mouvement interprofessionnel et intergénérationnel qui se construit aujourd’hui peut encore s’élargir dans les jours à venir.

Nous invitons dès maintenant toutes les organisations syndicales et les coordinations lycéennes à organiser dans chaque entreprise, chaque service, chaque lycée, des assemblées avec les lycéens, avec les salariés pour définir les nouvelles actions qui pourraient être engagées dans les tous prochains jours, dans le prolongement de cette journée d’action.

Ce qui est sûr, c’est qu’une telle convergence d’action : lycées, parents d’élèves, salariés et retraités ne s’est pas réalisée depuis des dizaines d’années avec une telle ampleur et une telle volonté d’aboutir.

Alors tous ensemble poursuivons cette convergence en restant mobilisés et engagés dans l’action pour le RETRAIT du C.P.E. !




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RETRAIT, RETRAIT, RETRAIT du CPE !
Bis..


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