Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres du CSE,

La FSU tient à commencer sa déclaration en condamnent une fois de plus l’invasion de l’Ukraine par les armées russes. La responsabilité de cette guerre, aux conséquences humaines terribles, incombe à Vladimir Poutine et à son régime.

Dans ce contexte alarmant, la FSU affirme sa solidarité avec le peuple ukrainien qui résiste courageusement à l’agression et  avec les réfugié-es qui par millions fuient le conflit. Elle rappelle son opposition à toute escalade militaire dont les conséquences, imprévisibles, peuvent conduire à un engrenage et à une confrontation des impérialismes au détriment des peuples.

La voie vers une paix à long terme passe par la diplomatie, un désarmement négocié, le financement de plans pour la justice sociale et climatique qui devrait être la priorité des États plutôt que la relance des budgets militaires ou l’élargissement de l’OTAN.

Les frontières européennes doivent être ouvertes et l’assistance garantie pour l’ensemble des réfugié-es, quelle que soit leur nationalité ou leur couleur de peau. La France doit prendre toute sa part dans l’accueil des réfugié-es. Cela implique de rompre avec les politiques indignes qui ont été menées en particulier ces cinq dernières années. La France doit renouer avec sa tradition humaniste d’accueil des réfugié-es sans opérer de tri selon la nationalité des migrant-es.

La FSU exige qu’un effort particulier soit fait pour l’accueil et la scolarisation des jeunes réfugié-es. Cela passe notamment par le renforcement des UPE2A et des équipes pluriprofessionnelles afin de  faire face à un accroissement encore plus grand du nombre d’élèves en situation sociale précaire et dont la santé psychique aura été fortement impactée.

L’Éducation Nationale et l’Enseignement supérieur doivent donc débloquer des moyens en urgence pour accueillir et scolariser tous les enfants, permettre aux étudiant-es de continuer leurs études et accueillir les scientifiques en exil (programme PAUSE).

Ce CSE se tient au moment où les mesures sanitaires se sont allégées. Si le retrait du masque dans nos écoles et nos établissements était attendu par les personnels et les élèves, il n’en reste pas moins que la prudence doit être de mise.

Le milieu scolaire n’est pas épargné par les contaminations et le bilan sanitaire de la semaine dernière montre un nombre important d’élèves positif-ves au Covid. Depuis 3 mois l’école souffre des absences récurrentes d’élèves et d’enseignant-es, elle fonctionne en mode dégradé, il est plus que temps de retrouver un cadre propice aux apprentissages. Mais cela ne se décrète pas et ne pourra se faire si les taux de contaminations remontent dans nos classes.

La campagne de la présidentielle et des législatives remet l’École et la formation sur le devant de la scène. Les projets dessinés par les ministères de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement supérieur actuels, mais aussi par un certain nombre de candidat-es de droite et d’extrême droite, portent le risque d’un nouveau creusement des inégalités et de nouvelles dégradations du service public d’éducation.

Les vieilles lunes tels que l’école du socle, le recrutement des enseignant-es par la hiérarchie locale, dont la direction d’école dans le 1er degré, la polyvalence des enseignant-es au collège, les « fondamentaux »  à la place de contenus émancipateurs, l’imposition de l’approche par compétences comme par exemple dans les IUT représenteraient les piliers des futures réformes si ces options devaient gagner lors des échéances électorales.

Les annonces récentes d’Emmanuel Macron sur l’objectif d’1 million d’apprenti-es et d’une « grande réforme du lycée professionnel dont on a besoin » fait craindre de nouvelles attaques sur les lycées professionnels, leurs élèves et leurs enseignant-es.

Pour la FSU et ses syndicats, l’École doit être repensée à travers la mise en œuvre d’une scolarité obligatoire étendue à 18 ans. Le système éducatif doit être construit pour réduire les inégalités et donner les moyens aux personnels pour permettre la réussite de toutes et tous.

Le système éducatif ne doit pas être un lieu de tri scolaire et social. A l’opposé de la multiplication des certifications à tout va, la FSU revendique des réformes qui renforcent la formation initiale diplômante pour tou-tes les jeunes dans une logique d’élévation du niveau de qualification et de véritables poursuites d’études, permettant  une insertion professionnelle durable par la reconnaissance et la sécurité du diplôme afin de lutter contre la précarisation d’une partie croissante de la jeunesse.

La continuité des enseignements et de l’ensemble des missions de l’École et des formations passe par le recrutement de personnels diplômé-es, qualifié-es et titulaires dans les métiers de l’Éducation. Les propositions de la Cour des Comptes, allant dans le sens de moins de recrutements et prônant des solutions comme l’enseignement à distance sont des projets dangereux pour l’avenir du service public d’éducation. A contrario de ces propositions,  la FSU continuera à se battre avec les personnels pour obtenir des moyens supplémentaires pour l’École et l’enseignement supérieurs notamment pour mettre en œuvre un plan pluriannuel de recrutement et un plan de résorption de la précarité.

Enfin, nous ne sommes pas dupes des intentions électoralistes de l’annonce récente de la ministre de la Fonction publique de dégeler le point d’indice. Alors même que la FSU le demande depuis le début du quinquennat, le gouvernement se refusait contre toute évidence à utiliser ce levier pourtant nécessaire à une véritable revalorisation salariale.

Si nous pouvons nous satisfaire que notre mobilisation depuis des mois soit enfin entendue, nous demandons une augmentation immédiate et a minima de 4% avec des clauses de revoyure en fonction de l’évolution des prix. La FSU appelle donc les personnels à continuer à se mobiliser notamment lors de la journée d’action interprofessionnelle du jeudi 17 mars afin d’obtenir des avancées salariales immédiates et significatives.